Il y a des choses qu’on n’aime pas dans la vie.
Il y a les choses importantes, bien sûr… Les gouvernements, les voisins, les gens qui s’inscrivent à Occupation double… Ce sont toutes des choses que nous avons le droit de ne pas aimer et qui - suite à mon ascension au trône du Québec – seront punissables de peines lourdes. Très lourdes.
Mais ce ne sont pas ces choses là dont je vous parle. Je parle des petites choses. Les choses quotidiennes auxquelles nous nous sommes habituées, pour le meilleur et pour le pire (et non, je ne vous parlerai pas de mariage. Je sais que vous n’aimez pas ça. J’ai vu les statistiques. Je ne comprends pas les chiffres, mais je suis très bon pour faire semblant.) Pensez-y une seconde. Pensez-y deux minutes. Je suis prêt à gager qu’il y a au moins 9 ou 10 choses qui vous arrivent par jour qui vous font chier. La vraie diarrhée intellectuelle...
Peut-être que vous êtes de ceux qui n’aiment pas attendre que le métro se vide avant de foncer dans la foule de gens qui veulent juste sortir du wagon trop chaud/trop froid, comme un joueur de hockey en manque de stéroïdes. Non? Ce n’est pas vous? Fiou. Je suis heureux, parce que si les dieux le veulent, ces gens-là se retrouveront un jour dans le métro qui va dérailler à la station Place St-Henri. Malheureusement, personne ne s’en rendra compte pendant quelques heures parce que personne n’est vraiment certain qu’elle existe la station Place St-Henri, mais bref…
Ah! Non! Je l’ai! Vous êtes ce genre de personne qui n’aime pas les immigrants que vous croisez 250 fois par jour parce qu’ils sont mieux éduqués que vous et qu’ils savent parler 3 langues? Il y a une solution pour ça, vous savez. Ça s’appelle « Red Deer et un camion U-Haul ». On me dit qu’il fait très beau à Red Deer à ce temps-ci de l’année, en passant.
Personnellement, de ma personne personnelle, je dois avouer que j’ai de la misère avec les présentations ou les introductions, si vous aimez les anglicismes. Et qui d’entre vous n’est jamais tombé en amour avec un anglicisme?
Mais revenons à nos ognons. C’est bon les ognons. Bon pour la santé… C’est vrai. Lorsque je dois me présenter à des étrangers, je trouve ça difficile. Je pense que ça ne parait pas (j’espère que ça ne parait pas, devrais-je dire), mais je sue, je trébuche, je tourbillonne pour trouver une façon de le faire qui a de l’allure.
Il faut trouver le juste milieu. « Bon… » je me dis « Qu’est-ce que je peux dire pour que cette personne sache qui je suis, tout en gardant un petit air mystérieux qui va lui donner le goût de continuer à me parler ». C’est ça que je me dis, dans ma tête. Souvent cette volonté bétonnière devient, « Bonjour! Je m’appelle Judes! Je bois trop, j’adore mes enfants et je masturbe d’une façon chronique et presque maladive! ». Au revoir le mystère… Bonne nuit l’intrigue. La personne a qui je parle, mal à l’aise, sourit un petit sourire maladroit et regarde ailleurs en disant « Ohh! Jacques! Allloooooo! » et swoosh! Elle est partie. Lorsque j’ai vu que cela ne fonctionnait pas trop bien, j’ai essayé la technique torontoise. Vous la connaissez? On débarque, on dit notre nom, notre emploi et notre salaire. Malheureusement, elle a suscité presque la même réaction.
J’ai donc décidé d’être proactif. Les Québécois aiment ça les gens proactifs (je l’ai lu dans le pamphlet « Bienvenue au Québec! Faites-nous pas chier… » à mon arrivé) et connaissez-vous quelqu’un avec des ambitions royales qui ne l’est pas? Je travaille donc sur la présentation de ma personne personnelle. Voici ce que j’ai préparé :
Bonjour! Je m’appelle Judes. Je suis la personne avec qui tu travailles qui rentre chez-elle le soir pour chialer contre toi. Je fais le strict minimum, en espérant que personne ne s’en rende compte et j’ai mis sur pied un projet qui devrait détruire les compagnies auxquelles nous louons nos vies pour payer la Mercedes du PDGénéré qui ignore notre existence. Est-ce que tu veux te joindre à moi? Si oui, viens me rejoindre dans la salle de bain à 14h36…. C’est ma pause masturbation de l’après-midi. Elle m’aide à être plus productif.
Je pense que c’est bon. On apprend l’essentiel (sans que Ginette Reno s’en mêle) mais avec la promesse d’en apprendre davantage! Je suis presque prêt à faire un test de cette nouvelle approche mais j’attends le moment idéal. Ça fait un bout qu’on ne m’a pas invité dans une soirée, à un souper, au bowling ou à un spectacle des finissants de Star Académie.
Je crois que la solution c’est d’amener ça au peuple. Donc, à 9h00 demain matin, je serai à la station Place St-Henri. Si vous êtes de ces gens qui n’aiment pas attendre que les wagons se vident, c’est à vous que je veux parler. Je veux faire votre connaissance et je veux que vous me connaissiez.
Je suis conscient que ça pourrait ne pas fonctionner. Il faut être prévoyant, comme un Jacques Parizeau scotché dans une chambre d’hôtel. J’ai donc un plan B. Bref, bilingue et surtout, ciblé. « Bonjour! Je m’appelle Judes. Connaissez- vous Red Deer? I hear it’s woooonderful at this time of the year ».
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